Le 06 Septembre 2017

Stimuler et structurer le langage oral avec « J’OraliZ »

Stimuler et structurer le langage oral avec « J’OraliZ »

Interview de Cécile MERCIER
Professeur des écoles, enseignante en école maternelle.

Pourriez-vous préciser les principales compétences développées par votre atelier, en lien avec le nouveau programme de l’école maternelle ?

Le programme réitère l’importance de développer le langage oral en maternelle. En créant J’OraliZ, j’ai voulu répondre à une double problématique : développer le langage comme l’exige le programme et trouver une façon simple, efficace et ludique de « faire » du langage avec une classe de maternelle. Quel que soit leur niveau, les élèves sont motivés, enthousiastes et investis dans les activités proposées par l’atelier par le fait que l’on parle d’eux grâce à leur photo.

J’OraliZ facilite le travail de mise en place d’une activité de langage en commençant par des séances collectives, qui ouvrent vers les activités de petits groupes et individuelles. De ce fait, c’est un outil simple et pratique à utiliser pour l’enseignant.

Les principaux atouts de J’OraliZ sont de permettre aux élèves de :

- Oser prendre la parole.
- Formuler des phrases correctement structurées par le questionnement de l’enseignant.
- Développer le vocabulaire à travers des thèmes précis.
- Passer de l’oral à l’écrit en rédigeant une (ou plusieurs) phrase(s) pour chaque image, ou bien par la rédaction d’un livre relatant la journée. Les possibilités sont multiples.

 

L’une des caractéristiques de votre atelier, c’est la personnalisation de scènes de la vie quotidienne avec les photos portrait des enfants de la classe. Pourquoi est-ce si important de rendre ainsi les élèves « acteurs » ?

En classe de maternelle, on utilise beaucoup le support photos pour pratiquer des activités de langage. J’ai créé un livret de photos des élèves de ma classe dans diverses situations motrices pour aborder le vocabulaire spatial (dans, sur, devant…). Les enfants étaient très enthousiastes de se voir en situation et cela a créé une forte émulation au sein de la classe afin d’exprimer ce que chacun faisait. De là est née l’idée de J’OraliZ.
Les enfants se projettent spontanément dans l’action suggérée sur les images et s’identifient pleinement dans toutes les activités ludiques qui les renvoient directement à leur quotidien, ou encore mieux, à ce qu’ils aimeraient faire. Ils construisent ainsi des phrases qui parlent directement d’eux. Ils adorent aussi parler de leurs camarades, de la maîtresse – voire de l’Atsem, surtout lorsque cette dernière fait de la balançoire... Des rires en perspective ! Les enfants sont amenés naturellement à employer les pronoms personnels « Tu, elle... ». L’enseignant n’oublie pas évidemment l’objectif principal qui est la construction de phrases bien structurées, en corrigeant si nécessaire et en faisant répéter la bonne syntaxe à tous les élèves.

Sur le thème des vêtements par exemple, avec mes élèves nous recherchons à l’oral d’autres mots de vocabulaire que ceux représentés sur la planche et dans des livres d’autres images pour ensuite construire de nouvelles phrases avec les mots trouvés (« cravate, déguisement, chaussures à talons… »). Quel bonheur de pouvoir mettre la cravate de papa ou les talons de maman ! Toutes les phrases sont acceptables – drôles voire loufoques – à partir du moment où elles sont bien construites.
Le support visuel des planches illustrées permet aux enfants de mieux identifier et mémoriser le vocabulaire afin de le réinvestir dans des phrases.

 

Comment parvenez-vous à gérer l’hétérogénéité de la classe, en particulier les « petits parleurs », ceux qui ont des difficultés à s’exprimer ?

En petite et moyenne section de maternelle, le niveau de langage des élèves est très varié. J’OraliZ prend en compte les difficultés des petits parleurs, mais pas seulement, bien au contraire, et c’est ce qui fait toute sa richesse.
Avec les petits parleurs, c’est par l’écoute, l’imitation et la répétition des phrases données par les élèves s’exprimant bien que les élèves moins à l’aise pour parler feront des progrès et s’approprieront en toute confiance la bonne syntaxe. Par la suite, ils pourront proposer à leur tour leurs propres phrases car ils auront entendu les bonnes structures (c’est la notion de « bain linguistique »). Il est important quand même de les solliciter ponctuellement lors des séances collectives, mais c’est surtout en petit groupe ou en individuel qu’ils seront plus à l’aise.
Une phase importante est de laisser un groupe d’élèves en autonomie avec le matériel de l’atelier. Les interactions entre les enfants sont d’autant plus intéressantes qu’ils peuvent laisser libre cours à leurs idées et s’entraîner à construire des phrases sans le contrôle de l’enseignant, et en utilisant les planches d’illustrations qu’ils souhaitent. Quel que soit leur niveau, les élèves sont très demandeurs et peuvent réinvestir les structures entendues en collectif sans appréhension.
Avec les élèves s’exprimant bien, on peut également aller plus ou moins loin par un travail en petit groupe : rechercher du vocabulaire pour faire d’autres phrases, construire des phrases plus longues en posant des questions (où, quand, comment, avec qui ?…), faire des phrases négatives, évoquer un événement passé en utilisant l’adverbe « hier », poser des questions, etc. Les possibilités sont multiples.

 

Quel est le rôle de l’enseignant dans l’animation et la mise en œuvre de l’atelier ?

L’enseignant a un rôle de gestion et d’accompagnateur, que l’on retrouve détaillé dans le guide pédagogique :

- Il organise les ateliers soit en collectif, en petit groupe ou en individuel en fonction des besoins de chaque élève, sans oublier la possibilité de manipulation libre.
- Il choisit de travailler sur un thème précis (en lien avec une planche illustrée) ou une structure syntaxique (« Je, Tu, Il/Elle/On, Nous ») et place les photos des élèves sur les illustrations.
- Il donne l’impulsion par questionnement pour faire agir et interagir les élèves entre eux (ou avec l’enseignant). Les bonnes structures de phrases sont immanquablement et spontanément données par les élèves s’exprimant bien afin de donner l’exemple.
- Il canalise le groupe car l’émulation est très forte et tous les élèves veulent parler ! Donc il veille à donner la parole à un maximum d’élèves en changeant les photos régulièrement. Par la suite, en collectif, la photo devient presque secondaire.
- Il fait répéter les bonnes structures de phrase en faisant bien articuler chaque mot collectivement et individuellement. Il corrige éventuellement les phrases mal construites.
- Il sollicite les élèves afin que chacun puisse prendre la parole.
- Il verbalise et montre en fin de séance le mot étiquette utilisé pour construire les phrases. Il dit à quoi il sert et l’accroche au tableau. Par exemple : « JE » est un petit mot qui permet de parler de soi.
- Il aide à la recherche de vocabulaire sur un thème.
- Il écrit sous forme de dictée à l’adulte les phrases données par les élèves.

 

Découvrez J’OraliZ     
Un atelier dirigé pour favoriser les échanges entre enfants, développer le vocabulaire et apprendre à construire des phrases structurées en utilisant les pronoms personnels adéquats. Les pièces magnétiques facilitent les manipulations.

 

 

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Matériel magnétique pour faciliter les manipulations.

 

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